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Heretik à Molitor

Soirée Heretik à la piscine Molitor, Paris, 2001

Dans la bibliothèque de Jean-Claude Moineau

  • Video : 00:00:59 de Sylvie Chan-Liat, sur une proposition de Jean-Baptiste Farkas, dans la bibliothèque de Jean-Claude Moineau
  • Jean-Claude Moineau / Jean-Baptiste Farkas : entretien

La tour Eiffel, les voitures et la montagne

Transformée en arbre géant ou plongée dans une immense boule à neige, la tour Eiffel ne cesse de susciter les idées les plus folles de la part des architectes.

En 1936, André Basdevant présente un projet prévoyant la construction de deux rampes en béton pour permettre aux voitures d’accéder au restaurant du monument.

  • Tour Eiffel : les projets les plus fous, article et galerie sur Leparisien.fr
  • Yvan Christ, Paris utopie, Nicolas Chaudun, 2011. Edition originale : Paris des utopies, Balland, 1977.

Lors de l’Exposition universelle de 1900, Jost Samson avait lui proposé de transformer la Tour Eiffel en armature pour un rocher de 300 mètres au sommet duquel dévalent des routes, arbres, villages, et  une cascade qui se jette dans la Seine.

  • Jost R. Samson, La Tour Eifel dans le Mont Samson, 1895. Cliché atelier photographique des Archives nationales, site de Paris, F 12 4445E
  • Stéphane Degoutin, Elements pour une histoire en images de la fausse-montagne sur Propositions/spéculations

Faux-Louvre, galerie d’Apollon

Palais royal et mystères

Cartographie parallèle : Faux-Paris, Nevada et Jacques Tati

En 1917, à la fin de la première guerre mondiale, le gouvernement français a planifié la construction d’un “double” de Paris, une fausse ville destinée à leurrer d’éventuels pilotes allemands en route pour bombarder la capitale. Certaines cibles que les aviateurs auraient cherché à repérer, comme les gares, devaient également être reproduites.

Conçu à une époque où les aviateurs naviguaient sans radar et pouvaient être trompés, de nuit, par de fausse illuminations, ce projet n’a pas fait la preuve de son efficacité. Sur la photographie ci-dessous, datée de 1920, on voit une file de baraquements encore debout deux ans après l’armistice. Ils devaient passer pour une ligne de chemins de fer, le jour, et un train illuminé, la nuit.

  • Les décors de Playtime de Jacques Tati construits près de Joinville, à l’Est de Paris. Pour leurrer l’ennemi aussi ?

Chère Cité Jandelle

Très chère maison de la Cité Jandelle, j’arrive aujourd’hui d’Arles pour vous visiter. Vous m’avez beaucoup manqué ! J’ai très hâte de vous prendre dans mes bras, de vous couvrir de baisers et d’écouter encore Robert Wyatt ou more Moondog avec vous. Je sais aussi que vous me présenterez votre bel amoureux, celui qui vous rend si rayonnante, et je me réjouis déjà de faire sa connaissance. Je vous ramènerai, pour ma part, des nouvelles de ce sud qui vous manque tant, quelques histoires et de nombreuses émotions. Nous discuterons, nous échangerons, nous nous ferons rire : ça sera notre seul été ensemble, dans ces murs là, car je sais que vous en êtes en partance. Nous en ferons tout ce que pourrons avant de se retrouver ailleurs, à un autre endroit, et je sais d’avance que ça sera joli, comme à chaque fois. Je vous embrasse, ainsi que vos couchers de soleil et votre toit.

  • David Horvitz, exposition Points de vue, prix découverte des rencontres d’Arles 2011

Paris-sur-Tendre

C’est une carte de métro de Paris que je ne retrouve pas. Je ne suis même plus sûre qu’elle existe. Ce n’est pas la carte de l’artiste Pierre Joseph, mais elle pourrait presque être de lui.

A la place des noms de stations, il y avait des prénoms : Nathalie, Sophie, Charlotte, Marie peut-être – les autres stations ont été effacées.

Le plan était simple, sur fond blanc, avec peut-être vingt ou trente stations seulement. Des lignes se réduisaient parfois à deux prénoms, d’autres relient tout Paris, en chapelet. Nous y voyions : les trottoirs, les cafés, les escaliers, les paliers, les chambres – des lits qui n’étaient pas les nôtres, où l’on ne dort pas.

C’était une carte subjective, comme de “femmes intérieures” (Peignot), ces créatures que l’on porte en soi et qui habitent nos circuits, les pierres précieuses de nos mines et de nos galeries.

Cette image n’existe peut-être pas. Ou je m’apercevrais un jour, qui sait, que c’est une oeuvre d’Edouard Levé. Ou un archétype d’oeuvre fantôme, comme le Nerverland de Michael Jackson que nous imaginons si facilement, sans en avoir vraiment vu les images.

Cette carte m’obsède. Ou se trouve-t-elle ?

Si je n’arrête pas sa recherche, je dois creuser une mine alernative. J’irai rejoindre celle de Gilbert Lascault, creusée aux Gobelins, qui m’avait jusqu’alors échappée.

“49, rue Gustave-Geffroy, un petit café est fréquenté par des habitués. Le patron a cinquante-quatre ans. Trois ou quatre fois par jour, il laisse la garde du café à son épouse, une robuste auvergnate. Il ouvre la trappe située derrière le comptoir, descend dans sa cave et y reste une vingtaine de minutes. Dans la cave, allongées sur des tapis de soie et des coussins brodés, quatre jeunes filles nues, les jambes écartées, l’attendent, autour d’un minuscule jet d’eau. Lorsqu’il est revenu dans son café, elles bavardent avec des fous rires, lisent des livres érotiques, regardent la télévision ou écoutent du Mozart. Parfois, l’une d’elles embrasse les seins ou le sexe d’une autre pendant que leurs compagnes les caressent avec des gestes tendres. Elles ont moins de dix-huit ans. Elles ne sortent jamais. Le patron les garde deux ans dans sa cave et les remplace par roulement. Elles partent ensuite se marier en Hollande où le patron a des actions dans une agence matrimoniale” (“Un monde miné”)

Gilbert Lascault :

  • Notice biographique de Gilbert Lascault par Evelyne Toussaint (Critique d’art n°23, 2004)
  • Entretien filmé avec Gilbert Lascault sur le visible, l’imaginaire et les objets (La Quinzaine Littéraire)
  • Gilbert Lascault, “Un monde miné” (Christian Bourgois)
  • Gilbert Lascault, “Figurées, défigurées – Petit vocabulaire de la féminité représentée” (10/18)

La carte et le Tendre :

Remerciement : Sébastien Morlighem